Vague #2
Mes démons intérieurs
Lorsque j’étais plus jeune, j’avais cette façon de vouloir fuir la vie. Oui, comme si je cherchais à éviter la vie.
Je m’explique, et ce n’est pas facile de mettre des mots sur cet aspect de moi, je l’ai beaucoup exprimé dans la création, en sculpture et en peinture. En parler ouvertement est un nouveau défi. Et ce n’est pas le plus facile, je ne sais pas par quel bout commencer.
La première fois que ce désir de fuir la vie a fait son apparition, j’avais 8 ans. C’est à cet âge-là que j’ai ressenti pour la première fois le désir de mourir pour fuir ma souffrance. Mais, je ne le comprenais pas du tout à ce moment-là.
Un peu plus tard dans l’adolescence, cette idée de fuir en quittant le monde terrestre est devenue de plus en plus présente. Dès que j’étais confronté à une vague d’émotion, que ce soit la colère, la tristesse, le rejet ou toute autre émotion, la solution était la mort.
La mort était présente régulièrement dans mes pensées. Soit, elle faisait partie du prochain scénario, ce qui implique lettre d’adieux et planification, le comment, ou, etc. Soit, elle venait en mini film, par exemple, quand j’étais en autobus je me voyais régulièrement avoir des accidents et mourir. Et sur mon corps, il y a aussi quelques marques qui me rappellent bien cette période de souffrance.
Je suis encore ici, je n’ai jamais mis à exécution mes scénarios, mais j’ai souffert en silence longtemps dans une incompréhension totale. Pourquoi avais-je ce désir en moi?
Je ne peux qu’avec évidence dire que les événements dont je te parlais dans l’article précédent ont influencé et contribuer à cette souffrance interne. Si tu n’as pas lu l’article, de la vague no1 clique ici pour le lire.
J’ai fini par me débarrasser de mes démons, quand j’étais au cégep en art. Ces deux années de création ont servi de thérapie, je me suis littéralement libérée d’eux en les créant dans la matière. Pour mon exposition de fin DEC, j’ai peint des pendus accompagnés de poésie qui parlait de suicide. J’ai sculpté le visage de la souffrance et créé un pendu. Oui, tout cela peut paraitre très morbide et ce l’était.
Pour moi, par contre, c’était une libération, je venais de sortir de moi mes démons. Ils n’étaient plus en moi. Vraiment, c’est à ce moment-là que j’ai pu véritablement commencer à vivre ma vie. Je ne craignais plus la mort et elle ne vivait plus en moi.
Depuis maintenant 14 ans, je ne cherche plus à fuir la vie quand la souffrance se présente à moi. Dans ces œuvres, je me suis libéré de cette envie de mourir, de ma souffrance et de la charge intense de mes émotions qui était à l’intérieur.
Aujourd’hui, j’ai du recul et je comprends beaucoup mieux qui je suis et pourquoi j’étais ainsi. Je suis un être hypersensible, je ressens plus intensément les émotions. Lorsque la vie m’écorchait, chaque fois pour moi c’était comme de me faire couper un bras. La douleur était multipliée. Quand j’étais jeune, je n’avais pas la capacité de comprendre que ma propre façon de percevoir et de ressentir était plus intense que pour les autres. Ce qui a fait que durant plusieurs années je me suis sentie en décalage ou différente, par rapport aux autres. Ce qui a fait grandir en moi ce désir de fuir. Parce que la différence fait mal quand on n’en connaît pas les forces.
Comment cette vague m’a transformé
J’ai pris conscience du processus de libération et de transformation que j’avais vécue à travers mon processus créatif, plusieurs mois après l’avoir réalisé.
D’abord, j’ai senti que le mécanisme de fuite n’était plus là, et que je pouvais m’épanouir beaucoup librement. J’ai alors analysé et compris le processus par lequel je venais de passer. Je trouve ça incroyable. À l’intérieur de moi, et de façon complètement intuitive, j’ai su trouver comment me libérer de mes propres démons.
J’ai pu constater aussi que dans mon processus artistique les choses avaient changé. Quand j’ai commencé l’université en art, il y a eu une période de transition, je n’avais plus de grande souffrance à exprimer et je cherchais mon nouveau langage visuel. Et puis j’ai trouvé! Et aujourd’hui encore, je crée des œuvres colorées et vivantes.
J’ai gardé certaines pièces, dont le visage du pendu, et quand je le regarde je vois le chemin que j’ai parcouru. La moitié de ma vie fut dans l’ombre de ce désir de fuir la vie et l’autre moitié dans le désir de vivre ma vie. C’est un changement incroyable!
C’est pour cela qu’aujourd’hui, je ressens puissamment le désir d’aider les femmes à se libérer de leurs émotions. Je les accompagne dans le processus d’être en contact, d’accueillir et d’accepter les émotions qu’elles vivent pour ensuite les apaiser et s’en libérer dans la douceur.
Toutes les émotions que tu vis et qui occupent ton esprit au quotidien sont là pour te faire comprendre quelque chose. Il est important, de reconnaitre et d’accueillir tes émotions, quelles qu’elles soient. C’est la première étape pour l’apaiser.
Tu sens que tu as besoin d’aide pour apaiser et te libérer des émotions que tu vis présentement. Réserve un appel exploration, pour discuter avec moi.